Et oui, encore des vieilles pierres.
D’aucun diront, ça fait la quatrième fois ! Y en a
marre !
A ceux là je répondrai : des vieilles pierres oui, mais
peut être les plus fameuses de Turquie !
On a tous joué à retrouver les 7 merveilles du monde antique.
Il vous en manquait à chaque fois une ou deux, non ?
Le temple d’Artémis était peut-être de ceux-là… et il se
trouve à Ephèse. Enfin, se trouvait devrais je dire, mais on va y revenir bientôt…
Et c’est par hasard que, de Laodikya,à Heriapolis, d’Aphrodisias à Ephèse, nous y
sommes allés crescendo ? En tout cas, quelle apothéose !
A ceux là qui ne veulent plus de vieilles pierres, je
répondrai aussi :
Imaginez la vie de cette cité il y a 2000 ans !
Imaginez ces rues, bondées de monde, non pas en bermudas et Nikkon autour du
cou mais en toge et en sandales ! Imaginez les habitations émergeant
soudain au milieu des champs ! Imaginez ces échoppes pleines de bruits, de
vins et de victuailles, ces temples resplendissants d’or et de parures !
Imaginez cette vie qui fût la leur, sous ce même soleil mais en d’autres
temps !
C’est quelque chose que je trouve fantastique et qui me fait
rêver, alors, oui, encore quelques
vieilles pierres pour aujourd’hui.
Et c’est bien ce que sont venus voir les touristes : nous
nous demandions, depuis le début du séjour où avaient bien pu passer toutes ces
foules dont les guides nous mettent en garde et nous proposent maintes ruses
afin de pouvoir les éviter, et bien, ils étaient là, à Ephèse !
Et l’on a beau arriver tôt, ils sont là, on a beau faire la
visite dans l’autre sens, ils sont là, par groupes, par paquets, menés par des
guides vociférant aux Tshirts multicolores, agitant leur petits drapeaux aux
dessus des têtes en guise de ralliement, poussant dans leurs vagues incessantes
les autres groupes devant eux !
Ils sont nombreux et débarquent par bus entiers des stations
balnéaires environnantes ou des croisières Costa en escale (non forcée cette
fois) dans les ports les plus proches. C’est la visite de la semaine, dussé- je
la faire au pas de course !
Enfin, ne nous moquons pas, nous étions là aussi, tout aussi
ignares et avides de jolies choses à nous exploser les pupilles, pixélisant à
tout va le moindre atome de marbre descendant les siècles, la moindre preuve
que, putain, j’y étais !
Ah ça, il y avait du giga-octet au mètre carré, je vous le
dis !
Alors, entrons dans le vif du sujet, Ephèse, Efes,
kékécé ?
C’est la marque de bière nationale, dont je vous ai déjà dit
qu’il faut toujours commander une paire d’Efes. Mais ce n’est pas tout !
Ce n’est pas seulement une ville antique mais aussi le
berceau de la chrétienté : Saint Paul y vécut 3 ans, créant la première
communauté chrétienne, Saint Jean y écrivit son évangile et y mourut ainsi que
la vierge Marie, bref, que du beau monde, justifiant les nombreux pèlerinages
et la venue du pape Jean-Paul II en 1979.
Nous nous sommes, quant à nous, contentés de marbres et de
colonnades concrètes.
Les fouilles ont montré des traces d’occupation du site dès
le III millénaire avant JC. Grâce à son port (on en reparlera aussi), au
débouché des routes d’Asie, Ephèse connut un essor économique, commercial et
même intellectuel important.
Sous Crésus puis les Perses au sixième siècle avant JC, la
ville était sous influence orientale.
En 133 av JC, la ville passe sous domination romaine avec le
royaume de Pergame. C’est l’opulence. Ephes est connue de tout l’empire pour
ses richesses, ses fastes et la beauté de ses monuments, dont l’une des 7
merveilles du monde, le temple d’Artémis.
En 431, se tiendra le concile d’Ephèse qui proclamera la
maternité divine de la vierge.
Le déclin d’Ephèse, viendra peu à peu, avec l’ensablement de
son port. La mer est aujourd’hui retirée
à plusieurs kilomètres ! Dire qu’elle était là, à nos pieds !
Une nouvelle bourgade se crée alors, non loin de là, autour
de la basilique Saint Jean pour devenir enfin la Selçuk actuelle, petite ville
qui nous a beaucoup plu.
Allez, c'est parti, un échantillon restreint des belles choses contemplées:
Le bouleutérion, qui servait d'assemblée à l'un des conseils de la ville. 300 personnes y siègeait. Contriarement à Aphrodisias, il ne semble pas que celui ci servait d'Odéon, lieu où l'on donnait des récitals de musique, de chants ou de poésie.
Bon, ceux ci ne sont pas d'époque mais fourmillent sur le site: les enfants en ont compté 57! Petit clin d'oeil au enfants donc.
Peut être suis je le seul à m'émerveiller sur ces canalisations en poterie mais le fait que ces réseaux existaient à l'époque et qu'ils aient traversé les âges m'épate carrement!
La rue des Courètes, qui mène de la ville Haute à la ville Basse, voire inversement si par quelque hasard que ce soit, on la parcourt en sens inverse.
Une magnifique voie, bordée de colonnades, de statues, aujourd'hui disparues ou dans les musées pour la plupart, et d'échoppes.
Détails des mosaîques bordant les échoppes. |
Les latrines! avec canal d'eau pour se laver! |
J'adore ces latrines publiques mais j'ai du mal à m'imaginer faire ma petite affaire tout en discutant du dernier potin avec mes voisins. L'évacuation se faisait par circulation d'eau dans le canal en dessous et la petite rigole devant les pieds servait à se laver...
Autre monumentale voie de la cité, menant du théâtre à la rue des Courètes: le rue de Marbre, toute recouverte d'énormes dalles de marbre.
Et nous voilà arrivé au clou d'Ephèse: la bibliothèque de Celsus, habile alibi pour avoir son tombeau au centre de la ville (privilège réservé aux Monarques), le bâtiment était une monumentale bibliothèque au dessus de la chambre funéraire de ce proconsul, découverte seulement en 1904!
Les Autrichiens responsables des fouilles récupèrèrent toutes les statues pour le musée de Vienne. Heureusement quelque reproduction agrémentent le bâtiment.
Belle anastylose en tout cas!
Enfin, le théâtre, majestueux, impérial, datant du IIIème siècle avant notre ère et rénové 500 ans plus tard comme on peut le voir aujourd'hui. Il pouvait accueillir 24 000 spectateurs.
La voie Arcadiane que les voyageurs empruntaient en débarquant du port. Tout au bout de cette voie, on aperçoit encore des marais, vestiges de l'ancien port. La mer il y a deux mille ans arrivait jusqu'à là!
Et pour finir, celle que tout le monde attendait: une des 7 merveilles du monde! Le temple d'Artémis, enfin, ce qu'il en reste, pour lequel il faut beaucoup d'imagination afin d'en restituer la splendeur passée.
Le premier temple construit il y a 2500 ans a été détruit en 356 avant JC par un incendie. Reconstruit, et donc celui considéré comme un chef d'oeuvre, il fût détruit par les Goths en 263 après JC.
Petite anecdote: les temples antiques servaient de banques: on pouvait y déposer son argent et le récupéré plus tard...
2 commentaires:
Fabuleux voyage dans le temps, rassurez voud nous apprécions beaucoup vos commentaires et photos sur les cailloux!
Sans doute le savez vous, humilies par les Romains,les Goths se vengèrent en détruisant partiellement le théâtre Romian d'Orange!
Bientôt le retour en Gaule
Bisous
LOUIS VINCENT
Ah Ah Papy Daniel! On t'a reconnu!
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