Relais sur les routes, entrepôts dans les villes, les han
(ou caravansérails) servaient de refuge aux marchands et aux voyageurs qui
traversaient les steppes d’Anatolie, infestées de pillards et exposées au froid
glacial de l’hiver ou aux chaleurs étouffantes de l’été. Ils furent – jusqu’au
début du XXème siècle – la seule forme d’hôtellerie pour les itinérants,
comparables à nos relais de poste. Commandités par des sultans, des vizirs, de
riches particuliers ou des corporations, ces fondations, issues d’une tradition
orientale et islamique, apparurent en Turquie à l’époque seldjoukide.
Il faut dire qu’il y en avait besoin, car la Turquie est
traversée par les principales routes commerciales reliant l’orient à
l’occident, (dont une des routes de la soie).
Les sultans seldjoukides établirent donc des caravansérails
sur les principales routes commerciales d’Anatolie, tous les 30 ou 40
kilomètres (une journée de marche).
Ils jalonnaient deux axes majeurs : un axe ouest-est
(Uzun Yol : la longue route), reliant la méditerranée à la frontière
persane, et un axe Sud-nord reliant la méditerranée à la mer noire.
Ce réseau totalisait une centaine de caravansérails. Par
chance, notre circuit nous fait passer à proximité de deux des plus beaux
exemples restant encore debout, et nous visitons le sultanhani à proximité d'Aksaray (il y en a un autre du même nom à proximité de Kayseri).
De manière générale, les caravansérails sont tous construit
sur le même modèle : une solide muraille dotée de tours d’angle entourant
l’édifice fermé par une immense porte (de fer le plus souvent).
Le portail, merveilleusement sculpté, est un bel exemple de l'art seldjoukide |
Les bâtiments,
généralement à deux niveaux, étaient disposés autour d’une cour rectangulaire
ou carrée, dotée d’une petite mosquée au milieu (ou au moins une salle de
prière et une fontaine à ablutions).
Au rez de chaussée, des galeries voutées
abritaient les entrepôts, dortoirs des serviteurs, écuries, ateliers, pièces
communes et hamman.
A l’étage, les chambres. Mais ici, à Sultanhani, pas d'étage. Tout est au rez de chaussée.
Bien sûr, comme dans un hôtel
moderne, le caravansérail devait mettre à disposition du voyageur tout ce qui
lui était nécessaire : paille fraiche, avoine, maréchal-ferrand….
Autre particularité dont nous ne savons pas si c'est spécial à ce caravansérail là ou pas. Au fond de la cour, on trouve une grande salle voutée. selon les sources, il s'agit soit de l'endroit où les bêtes sont parquées, , soit de l'endroit utilisé en hiver, quand la partie extérieure était utilisée en été. 0n a accès à cet immense bâtiment couvert par un nouvel iwan.
tout aussi joliment sculpté que l'iwan d'entrée |
Une jolie statue |
Cinq nefs voutées forment cette grande salle |
aujourd'hui royaume des pigeons... |
Voilà! Pour ce que nous en savons, il existe aussi de nombreux caravansérails en ville. A Istanbul, il y en avait 556. Ils servaient à la fois d'entrepôts,, d'hôtellerie et de marchés où se traitaient les affaires, et étaient spécialisés par types de denrées. Mais nous n'irons pas plus loin car nous n'en avons pas vu, et qu'il est l'heure d'aler faire trempette!...
@+
Cricri
1 commentaire:
Le caravanserail Sultanhani construit sur la route de la soie est un gigantesque gite d’étape.
Ils étaient implantés tous les25- 40 km ....en fonction de la distance que pouvait parcourir un en un jour!chameau
JODAN
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