La vallée de Göreme, c’est LE site incontournable à visiter
quand on vient en Cappadoce. Située à 3 kms du village qui porte désormais le
même nom (pour des raisons touristiques), et où nous séjournons, c’est un
véritable chef d’œuvre de la nature et de l’humanité. En effet, les cônes et
les falaises de ce cirque encaissé cachent un exceptionnel ensemble d’églises
(une trentaine a été recensée), véritable musée en plein air qui conserve les
plus belles fresques de la région.
Malheureusement, pour des raisons de conservation évidentes,
les appareils photos sont interdits. Ainsi, nous ne pouvons vous montrer que quelques photos prises en extérieur ou dans les zones autorisées, mais ce ne sont pas les plus belles! Pour les voir, je vous invite à regarder sur internet (je ne parviens pas pour l'instant à vous mettre un lien interessant car le PC rame!)
Maintenant, quelques explications.
Dans les images que l’on peut observer dans les églises rupestres
Cappadociennes, certaines ne représentent que des traits en forme de croix ou
arabesques (en rouge la plupart du temps), alors que d’autres représentent des
scènes bibliques très détaillées et colorées. Ces deux types de représentations
correspondent à deux périodes distinctes de l’histoire de la région.
Tout commença au IVe siècle, quand de petites communautés ermites commencèrent à se former dans la région, sous l'impulsion de
SaintBasile de Césarée. Elles creusèrent leurs cellules dans la roche.
Une jolie cheminée de fée creusée |
En voyant ce paysage, on ne peut pas s'empêcher de faire une comparaison avec Mesa Verde dans le Colorado |
Un réfectoire creusé dans la pierre. |
Des tombes. |
des tunnels d'accès aux sanctuaires. |
vue d'ensemble d'une des plus belles églises. Il faudra grimper un escalier en fer un peu raide pour y accéder. |
version zoomée : on aperçoit un premier type de dessins |
La première période des fresques est la période
dite’iconoclaste’ qui va de 726 à 843. A l’époque, de doctes penseurs de
l’église chrétienne, inquiets de l’essor de l’islam, s’interrogèrent sur sa
vigueur. Ils conclurent qu’en interdisant le recours aux images dans le rapport
avec Dieu, les musulmans renforçaient la dimension spirituelle de leur foi.
L’empereur Constantin, s’inspirant de cette conception de la religion, interdit
donc toute représentation des saints. Résultat : toutes les images antérieures,
devenues objet de culte en elles même, furent effacées. Cette querelle
religieuse tourna peu à peu à l’affrontement politique entre iconoclastes et
adorateurs d’images. L’Empire Byzantin en sortit durablement affaibli,
d’immenses provinces chrétiennes ayant préféré se livrer aux troupes arabes
plutôt que de subir la répression iconoclaste. Aussi les empereurs
renoncèrent-ils à ce dogme.
Après cette période, et jusqu'au XIIIe siècle, la plupart
des églises furent modifiées et de nouvelles furent réalisées, désormais
richement décorées de fresques multicolores. L'essor du site ne fut donc
nullement affecté par la conquête de la région par les Turcs selçuks en 1071.
Ce n'est qu'au VXIIIe siècle que les derniers ermitages troglodytiques furent
complètement abandonnés.
Depuis, de nombreux visages furent détruits par les
musulmans, et par la suite par les grecs installés dans la région.
Aussi, lorsque l’on visite les églises aujourd’hui, on est frappé par ces merveilleuses peintures, dont les dégradations laissent parfois apparaître des dessins antérieurs et datant de la période précédente.
1 commentaire:
Saisissants paysages du parc de Goreme ils font effectivement penser à Mesa Verde, vous nous faites rêver
Bonne continuation!
Bisous
JO et DAN
Enregistrer un commentaire